the Bookworm Sisters

"Narcisse et Goldmund", de Hermann Hesse

Chroniqué par Juliette

 

Titre original: "Narziss und Goldmund" - Première publication en 1930

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La première phrase

"Devant l'arc en plein cintre supporté par des colonnes doubles qui donnent accès au couvent de Mariabronn, un châtaignier, fils esseulé du Midi, apporté là jadis par un pèlerin revenu de Rome, dressait tout au bord du chemin son tronc puissant."

 

Un petit résumé mais sans "spoiler"

Cette histoire se passe au Moyen Âge et nous raconte les vies de Narcisse et Goldmund (mais plus particulièrement celle de Golmund), deux enfants pensionnaires d'un même monastère, aux destinées liées bien que très différentes. Narcisse va aider Goldmund à trouver sa voie et le pousser à se trouver lui-même.

À travers ce roman, de nombreux thèmes philosophiques, voire même psychanalytiques, sont abordés par Hermann Hesse tels que le rapport aux parents (particulièrement à la mère) et son influence sur la vie d'une personne, l'amour et l'amitié, l'opposition / la complémentarité entre le spirituel et l'animal, la science et l'art ou encore la "mortelle beauté de la vie" (si l'on peut définir cela comme un thème).

 

Les personnages

Au départ j'ai trouvé les personnages caricaturaux et peu touchants mais au fur et à mesure de ma lecture et de l'avancée de leurs vies, les nuances qui sont apparues me les ont rendu plus humains et donc plus "aimables". 

J'ai parfois été exaspérée car ils semblent coulés dans un moule (de pensée, d'actions, de vie) par l'auteur et être totalement incapables de s'en sortir et donc d'évoluer, répétant inlassablement les mêmes schémas (mais c'est aussi parfois ce qui nous arrive dans nos vies donc ce n'est pas forcément totalement irréaliste non plus). Je pense qu'ils sont principalement destinés à servir le propos philosophique de Hermann Hesse donc ceci explique sûrement cela.

 

L'histoire

Très honnêtement je suis vraiment embêtée les deux premiers tiers du roman, j'ai trouvé qu'il y avait de grandes longueurs dans l'histoire et certains passages ne m'ont réellement déplu. Cependant le dernier tiers de ce livre a réussi à rattraper cette impression que j'avais de "perdre mon temps" et je me suis retrouvée à réellement crocher à l'histoire. Peut-être parce qu'il s'agissait de la partie du roman où Narcisse et Goldmund passaient le moins de temps en grandes introspections philosophiques sur le sens de leurs vies respectives.

 

L'écriture

Je trouve qu'Hemann Hesse a une très belle plume, même si je suis déçue de n'avoir pas la capacité de lire cet ouvrage en version originale (c'est à dire en allemand) car je pense que cela doit être encore un niveau au dessus. Par moments cependant il faut s'accrocher un peu car ce n'est pas non plus une écriture réellement fluide et facile à lire, d'autant plus que les thèmes abordés ne sont pas toujours simples à appréhender non plus.

 

La phrase "choc"

"D'autres, sous l'impulsion d'un désir de vivre exaspéré et épouvanté, formaient des groupes qui tenaient des festins et se livraient à des danses et à des fêtes amoureuses au cours desquelles la mort jouait du violon." (p. 269)

 

Le "feeling général"

Je suis bien embêtée car vraiment je ne saurais pas dire si j'ai adoré ou détesté ce roman... 

Je me suis en tout cas forcée à le terminer c'est certain - je n'allais tout de même pas lâcher l'affaire au premier roman de 2015 ! - mais lorsque j'ai fondu en larmes sur les 5 dernières pages, tellement j'ai été touchée par la fin de l'histoire, je me suis quand même dit que c'était parce qu'il avait du me plaire un peu (bon je suis aussi une grosse pleurnicharde mais pour un roman c'est tout de même très rare). 

Donc en résumé je pense que c'est certainement un bon roman, qu'il contient des passages magnifiques et des moments d'écriture réellement magiques mais aussi des grosses longueurs et des moments chiantissimes. 

En tout cas, vous ne pourrez pas sortir de sa lecture sans rien ressentir du tout et après tout c'est bien ce qu'on demande à un livre !